• Tour d'horizon

     

    Il y a celui qui siffle très fort là sur la grand place, sa musique vocalo-buccale entonne une gaité simple mais personnelle, à moins que sa musique palie à l'absence d'oiseau et des hurlements des animaux qui ruent tranquillement dans la lumière du parc.

    Une émotion passe

    C'est le matin, rien n'à vraiment changé depuis la dernière fois dans le bac à sable, des chaloupes sur le dos meurent au coin du feu alors que des enfants au regard guerrier mangent le sable. Auraient-ils laissé leur regard salé derrière leur masque en soie tel des pierres rares qui brillent et laissent transparaître le jour ? Je me regarde au travers ce jour et longe le cimetière. Des roses rouges, blanches, des fleurs, parce que les roses ne sont plus des fleurs, les morts ont imposés le distinguo. Je capte un regard salé du petit, le plus sale du bac à sable et arrose les fleurs. Pas les roses. Les roses ne sont plus des fleurs. Je ne distingue pas de sous-ensemble, ni de roman. A quoi bon ? Une date de naissance, une date de décès et toute une vie gravée à l'or fin sur ce marbre macabre. Une rose tombe. J'ai de l'eau et des minéraux dans la poche et très envie de jouir, envie d'écarlate, envie d'encrer mes doigts quelque part, dans quelque chose d'obtus qui n'accroche pas tout de suite. Je me tisse très vaste et je déborde encore une fois, je me rate et me frotte, me récupère très mal et m'éloigne un peu. Je glisse sur le dessous des minéraux, ma seule arme pour griffer un félin. Je lis Sex Vox Dominam allongée sur le dos puis sur le ventre embrochée à ma couverture qui sent le sable noir. 217 pages. "Cyprine tu m'as fait stopper ma lecture" N'importe quoi que de s'infliger texture et infusion. Mais c'est bon. Des traces de pas bancals me font toucher le sol. C'est chaud. Comme si j'étais là et n'existais plus. Ca tient de ma vie sous expédients ou parce je nage seule dans une mer sale ? Une fois je me suis reconnue nue dans un ventre, la peur aux tripes mais sans avoir recours à rien. L'embryon bleu foncé et plutôt mat, là c'est quand tout commence. Enfin seule dans une dimensions maximale complètement déchirée. Profil bas, les nerfs irresponsables, la voix dans une gouttière d'eau rétrécie et un cendrier de muscles bruns qui errent dans un froid immonde. Je me touche et rassemble un peu. Le sang dans la peau, un sexe en érection et deux adversaires : un est déjà mort, l'autre bande. C'est étrange, ça laisse un goût bizarre sur les lèvres et sur les doigts.

    C'est le crépuscule aux céramiques ocre. Du pain et une table ocre toute endormie. Je me suis hâtée à avancer ce matin, presque une heure. Toujours envie de jouir et le soleil plombe mes draps. Sex Vox Domimam ouvert à la page 112 sur le haut de mon ventre. J'ai avancé dans les pages cette nuit. J'ai refermé le livre à la page zéro et l'ai posé sur les choses mal rangées aux couleurs rouge vif orangée comme des petits vaisseaux sanguins lymphatiques qui pèsent sous une peau lourde de sens, plus légère à transporter une boucle ou un élastique. Un peu comme dans un grand lac qui descend sur une douceur chaude. J'ai dans ma bouche une bouche en voie de mieux c'est certain.

    Chaque jour un mieux. Je dois absolument retrouver la phrase du début qui sert de lien à la fin du livre, et retrouver le nom précis de ce tissu qui me protégeait des saillies météorologiques. Mais je dois impérativement retrouver le nom de cet insecte en fin de vie écrasé dans la couleur qui fera que je ne m'en rappelle plus.

    Il y a celui qui nage amplement dans de nouvelles teintes, il a le corps sec et étroit avec une tête pentue dans l'eau fraiche. Une ridule sur la joue le marque de ses draps encore tièdes, une balle dans le crâne lui marque le tympan gauche. J'imagine ses parents quand ils découvriront la flaque de son sang répandue dans sa chambre malade de vivre, avec le petit félin qui tête le lait de peau meurtrie.

    J'imagine

    J'avais peur des composants transparents qui glissent sur la peau. Non pas parce que j'ai beaucoup pleuré une fois, mais parce que j'ai beaucoup couru, quelqu'un avait parlé un peu plus bas. Une incantation qui simulait un langage, un souffle de lui coupé de poésie. Mais ça ne veut rien dire la poésie. Ras le bol des nuages qui pissent en escadrilles.

    Je souhaiterai avoir ton sexe dans la bouche avec l'envie de le toucher et le tordre parce j'en crève de cette séduction du cul et de la tendresse. Plaire, aimer de mal ou bien faire l'amour, avoir une place dans le ventre d'une machine à procréer, on en crève de tout ça. Quelle pointure ? Quelle épaisseur de lasso argenté brille sur le front du sofa ? En lin ? En soie ? On en crève de tout ça, crache avec moi dans cette enclave sanglée autour de nos corps abîmés. Tu ne retiens plus rien, même pas la naphtaline de mon écriture. Tout commence à se perdre en fonte perpétuelle. Même l'épiderme.

    J'aimerai être un animal marin pour savoir nager

    Il y a de l'eau sur une pente pleine de peinture, des hommes et des femmes applaudissent, d'autres ne captent rien mais applaudissent malgré tout, les enfants mangent le sable du bac à sable. J'entend une voix stridente contre. C'est insupportable d'être capable de hurler pour tant de connerie gerbée. Il lui faudrait un support métallique à lui faire avaler d'un trait pour la faire mourir plus vite. Qu'on vienne me parler de dysfonctionnement tiens ! J'en aurai à dire, ce cri strident en est la matière première.

    J'écris

    L'écriture du corps de l'autre, de son souffle ou le début de quelqu'un qui s'en va. Je le répète. L'écriture du corps de l'autre, de son souffle ou le début de quelqu'un qui s'en va. Un début par le sexe ou la bouche, comme tu veux. On peut en finir.

    Si je reste là, quelqu'un va m'engloutir.

     

     

     

     

     


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